"POURQUOI??? " êtes-vous certainement en train de vous demander, lecteurs avides d'informations pertinentes. Pour bien comprendre la situation, résumons le mode de production d'un film d'animation tel qu'ils étaient produits durant l'âge d'or du cinéma d'animation.
Comment on produisait un dessin animé à Hollywood (vulgarisation)
Tout d'abord, le réalisateur réunit son équipe de scénariste pour rédiger la trame de base du récit et pondre une série de gags, parfois, le compositeur participera aussi pour donner son avis concernant la musique à utiliser.
Veuillez noter que contrairement au cliché qu'on retrouve dans tous les cartoons, les réalisateurs n'ont jamais vraiment été adeptes des pantalons d'équitation et des bérets.
Une fois la réunion terminée, les scénaristes ou gagmen travaillent ensemble pour "écrire" le storyboard, soit la totalité de l'histoire avec les dialogues, le tout présenté sous forme de petites vignettes un peu comme une bande dessinée gigantesque affichée au mur. Ensuite, les scénariste font la lecture du storyboard à toute l'équipe et le réalisateur ditribue les tâches. Il s'occupera parfois de faire le design des personnages lui-même ou délèguera à un artiste qui se charge exclusivement de ce genre de travail. Pour ce qui est des décors, il travaillera avec un "layout artist" qui dessinera chaque plan de caméra afin de situer les personnages par rapport au décors. Les dessins du layout serviront ensuite de guide au peintre des décors sont la tâche est bien entendu de peindre chacun des décors qui seront vus dans le film.
L'étape suivante consiste à enregistrer le son. Le compositeur écrit la musique et l'enregistre avec l'orchestre du studio. Les comédiens enregistrent tous les dialogues de leur côté.
Une fois les dialogues et la musique complètés, le réalisateur va produire une "time sheet", c'est-à-dire qu'il va mettre par écrit chacune des actions selon leur position dans le temps afin que les actions soient synchrones avec le son. Ensuite, il va faire distribuer ce matériel de référence aux animateurs et à leurs assistants afin qu'ils puisse produire les milliers de dessins nécessaires pour simuler les mouvements (habituellement 12 images/secondes de film).
Les dessins mis au propre par les assistants sont ensuite remis à l'équipe des encreuses et des coloristes, exclusivement constituée de femmes. (Soit disant à cause de leur minutie) Ce sont elle qui vont reproduire toutes les images sur des feuilles de celluloide transparente et les mettre en couleur selon les directives laissées par le réalisateur.
Enfin, les images seront photographiées une à une par un opérateur et ses assistants ce qui consttitue une job assez peu passionante si on considére que le gros du travail consiste à placer les images sous la caméra en respectant l'ordre indiqué et à déclencher le mécanisme pour prendre deux photos de chaque image. Une fois la pellicule développée, elle sera remise au monteur qui y ajoutera les effets sonores ainsi que la musique et les dialogues enregistrés plus tôt.
Et voilà! C'est pas compliqué.
Maintenant, parlons de ma méthode pour l'oeuvre que je viens d'achever...
La méthode Nanou
Après une rencontre avec le réalisateur du film dans lequel mes séquences seront incluses, j'ai produit mon storyboard moi-même, puis j'ai créé les personnages et j'ai produit ma feuille de temps. Heureusement, je n'avais pas de musique à ajouter ce qui me sauve du travail. J'ai ensuite enregistré la plupart des dialogues puis j'ai fait le layout de chacune des scènes que j'ai scanné puis redessiné dans photoshop pour produire les décors. J'ai ensuite utilisé ces mêmes fichiers photoshop pour dessiner et animer les personnages du film, pour les colorier et les "photographier" en enregistrant les fichiers sous différents noms après chacune des légères modifications. J'ai ensuite importé le tout dans un logiciel qui m'a permis de convertir les images fixes en fichier vidéo puis, j'ai procédé au montage pour ajouter les dialogues et effets sonores que j'ai dû produire moi-même.
Une fois que c'est fait, il ne me reste plus qu'à livrer le résultat au réalisateur du film qui va se charger de faire le montage final avec les séquences tournées live.
Heureusement pour moi, le réalisateur voulait une séquence en animation limitée: un style d'animation très en vogue dans les années 50 et 60 quand la télévision a requis la production rapide d'oeuvres plus nombreuses et par conséquent moins coûteuses... mais ça, c'est une autre histoire. Nous y reviendrons un jour si ça vos tente.
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